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lyrics

Si qu’y r’viendrait…
Qui ça ?…Ben quoi ! Vous savez bien,
Eul’ trimardeur galiléen,
L’ Rouquin au coeur pus grand qu’ la Vie !
Si qu’y r’viendrait, l’Agneau sans
tache ;
Si qu’y r’viendrait, l’ Bâtard de l’Ange ?
Si qu’y r’viendrait ? Si qu’y r’viendrait
?
L’ gars dont l’ jacqu’ter y s’en allait
Comme qui eût dit un ruisseau d’ lait.
C’lui qui disait à ses Apôtres :
- Aimez-vous ben les uns les autres,
Faut tous êt’ copains su’ la Terre,
Faudrait voir à c’qu’y gn’ait pus
d’guerres
Et voir à n’ pus s’buter dans l’ nez,
Autrement vous s’rez tous damnés.
L’Homme aux beaux yeux, l’Homme
aux beaux rêves
Eul’ charpentier toujours en grève,
L‘artiss’, le meneur, l’anarcho.
Si qu’y r’viendrait ? Si qu’y r’viendrait
?
Eh ben ! moi… je lui dirais :
« Bonsoir… te v’là ? Comment, c’est
toi ? »
Comme on s’ rencontr’… n’en v’là
d’eun’ chance !
Tu m’épat’s… t’es sorti d’ ta Croix ?
Viens ! qu’on te r’garde… ah ! comm’
t’es blanc.
Ah ! comm’ t’es pâl’… comm’ t’as l’air
triste.
Ah ! comm’ t’es pâle… ah ! comm’ t’es
blanc,
Tu guerlott’s, tu dis rien… tu trembles.
T’as pas bouffé, sûr… ni dormi !
Pauv’ vieux, va… Veux-tu qu’on
s’assoye su’ un banc,
Ou veux tu qu’on balade ensemble…
Ah ! comm’ t’es pâle… ah ! comm’ t’es
blanc,
Sais-tu qu’ t’as l’air d’un Revenant,
Ou d’un clair de lune en tournée ?
Quéqu’ tu viens fair’ ? T’es pas
marteau ?
D’où c’est qu’ t’es v’nu ?D’en bas,
d’en haut ?
Quelle est la rout’ que t’as suivie ?
Es-tu v’nu sercher du cravail ?
(Ben… t’as pas d’ vein’, car en
c’ moment,
Mon vieux, rien n’ va dans l’ bâtiment
Pis, tu sauras qu’ su’ nos chantiers
On veut pus voir les étrangers !)
Quoi tu pens’s de not’ Société ?
Voyons ? Cause un peu ? Tu dis rien !
T’es là comme un paquet d’ rancoeurs.
T’es muet ? T’es bouché, t’es aveugle ?
Ed’ ton temps, c’était comme
aujord’hui ?
Quand un gas tombait dans la pure
Est-c’ qu’on l’ laissait crever la nuit
Sans pèz’, sans rif et sans toiture ?
Ousqu’il est ton ami Lazare ?
Et Simon Pierre ? Et tes copains…
Et Judas qui bouffait ton pain
Tout en t’ vendant comme au bazar ?
Te v’là, t’es seul ! On t’abandonne !
Eh ! blanc youpin… eh ! pauv’ raté !
Tout ton OEuvre il a avorté
Toi, ton Etoile et ta Colombe
Déringol’nt dans l’éternité ;
Ohé, les beaux messieurs et dames
Qui poireautez dans les Mad’leines,
Curées, évêques, sacristains,
Maçons, protestants, tout’ la clique,
Maqu’reaux d’ vot’ Dieu, hé ! catholiques
Envoyez-nous un bout d’hostie :
G’na Jésus-Christ qui meurt de faim !
Et pourtant, vrai, c’ qu’on caus’ de toi !
(Ah ! faut voir ça dans les églises,
Dans les jornaux, dans les bouquins !)
Tout l’ monde y bouff’ de ton cadavre
(Même les ceuss qui t’en veul’nt le plus !)
(Toi, au moins t’étais sincère,
Tu marchais… tu marchais toujours ;
(Ah ! coeur amoureux, coeur amer)
Tu marchais mêm’ dessur la mer
Et t’as marché… jusqu’au Calvaire !)
Et dir’ que nous v’là dans les rues,
(Nous, passe encor, mais toi ! oh ! toi !)
T’es presque à poils comme autrefois,
Mais gn’a donc pus rien dans le ciel !
Sûr ! gn’a pus rien, mêm’ que peut-être
Y gn’a jamais, jamais rien eu…
Si on te servait tes Paraboles !
Heureux les Simpl’s, heureux les
Pauvres,
Eul’ Royaum’ des Cieux est à euss.
(C’est avec ça qu’on nous empaume,
Qu’on s’ cal’ des briqu’s et des moellons)
Ben, tu sais, j’ m’en fous d’ ton
Royaume ;
J’am’rais ben mieux des patalons
Eun’ soupe, eun’ niche et d’ l’amitié.
(Car quoiqu’ t’ ay’ bien fait ton métier
Toi, ton grand coeur et ta pitié,
N’empêch’nt pas d’avoir froid aux
pieds !)
Ah ! toi qu’on dit l’Empereur des
Pauvres
Ben ton règne il est arrivé.
Oh ! voui t’es là d’pis deux mille ans
Su’ un bout d’ bois t’ouvr’ tes bras
blancs
Oh ! oui t’es là, t’ouvr’ tes bras blancs
Et vrai d’pis l’ temps qu’on t’a figé
C’ que t’en as vu des affligés,
Des fous, des sag’s ou des d’moiselles
Combien d’ mains s’ sont tendues vers
toi
Sans qu’ t’aye pipé, sans qu’ t’aye
bronché !
Avoue-le va… t’es impuissant,
Tu clos tes châss’s, t’as pas d’scrupules,
Tu protèg’s avec l’ mêm’ sang-froid
L’ sommeil des Bons et des Crapules.
Et quand on perd quéqu’un qu’on
aime,
Tu décor’s, mais tu consol’s pas.
Ah ! rien n’ t’émeut, va, ouvr’ les bras,
Prends ton essor et n’ reviens pas ;
T’es l’Etendard des sans-courage,
T’es l’Albatros du Grand Naufrage,
T’es le Goëland du Malheur !
T’as cru à l’Homm’ toi, ma pauv’
vieille ?
Ah ben ! tu sais, nous, on n’ sait pus !
(Ventre affamé n’a pas d’oreilles
Et les vent’s pleins n’en ont pas plus !)
Pleur’ ! Pleure encor, pleur’ tout’s tes
r’ssources
Qu’ tes trous à voir d’vienn’nt deux
grosses sources
Et qu’ l’Univers en soye noyé !
Pleur’ ! pleure encore et sois béni,
Ta banq’ d’amour a fait faillite.
Ah ! le beau rêv’ que t’as conté.
Ton Paradis ? La belle histoire
Sans c’te vach’ de Réalité :
Ton paradis ? la belle histoire !
(Ton paradis ? Eh ben ! c’était
Un soliloque de malheureux !)
Ah ! sors-toi l’ coeur, va, pauv’ panné,
Pisqu’y gn’a pus personne qui t’aime
Et qu’ te v’là comme abandonné
Le cul su’ ta Mason ruinée,
Sors-moi ton coeur désordonné
Lui qui n’a su que pardonner,
Tremp’-le dans la boue et dans l’ sang
Et dans ton poing qu’y d’vienne eun’
fronde
Et fous-le su’ la gueule au monde
Y t’en s’ra p’têt’ reconnaissant !
Ou ben alors si tu peux pas,
Si tu n’as pus rien dans les moelles,
Retourn’ chez l’Accrocheur d’Etoiles,
Remont’ là-haut ! Va dire au Père,
A celui qui t’a envoyé,
Quéqu’ chose qu’aurait l’air d’eun’
prière
Qui s’rait d’ not’ temps, eh ! crucifié.
Notre dab qu’on dit aux cieux,
Notre daron qui êt’s si loin
Si aveug’, si sourd et si vieux,
Que Notre effort soit sanctifié,
Que Notre Règne arrive
A nous les Pauvr’s d’pis si longtemps,
Su’ la Terre où nous souffrons
Où l’on nous a crucifiés
Ben pus longtemps que vot’ pauv’ fieu
Qu’a d’jà voulu nous dessaler.
Que Notre volonté soit faite
Car on vourait le Monde en fête,
D’ la vraie Justice et d’ la Bonté,
Donnez-nous tous les jours l’ brich’ton
régulier
(Autrement nous tâch’rons d’ le
prendre) ;
Fait’s qu’un gas qui meurt de misère
Soye pus qu’un cas très singulier.
Donnez-nous l’ poil et la fierté
Et l’estomac de nous défendre,
Pardonnez-nous les offenses
Que l’on nous fait et qu’on laiss’ faire
Et ne nous laissez pas succomber à la
tentation
De nous endormir dans la misère
Et délivrez-nous de la douleur
………………… (Ainsi soit-il !)

credits

from De mis​è​re et d'amour, released June 2, 2021

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Cie La Mouche La Roche Sur Yon, France

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